Trois quarts de siècle d’aventure

Notre fondatrice, qui est aussi notre styliste, s'appelle Monique Ramahay. Mère de trois enfants et maintenant fière grand-mère de cinq petites princesses, elle est âgée de 75 ans, ou, comme elle aime à le dire, "de trois quarts de siècle". 

Nous la surnommons affectueusement la “Reine des Smocks" en raison de son talent créatif et de son inégalable maîtrise des tissus et des couleurs. Un autre de ses petits noms est "Maman Monique". En effet, son âme généreuse touche les cœurs, elle est notre maman à tous !

Dans cet article, nous revenons sur son passé : son parcours, les défis relevés, les moments les plus mémorables... C'est l'ensemble de ces expériences qui font de la marque Charlotte sy Dimby ce qu'elle est aujourd'hui !

All about Charlotte sy Dimby the story behind the brand

L'enfance de Monique :

Monique, aînée de 8 enfants, est née à Madagascar à Tsaratanana, le point culminant de l'île. Son père, qui était fonctionnaire, fut envoyé en France par le gouvernement pour y poursuivre ses études. C'est ainsi que Monique est venue vivre à Paris pour la première fois à l'âge de 9 ans.

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Sur la photo ci-dessus Monique est assise sur les genoux de sa maman.

Pour laisser à ses parents le temps de trouver un foyer pour toute la famille, elle fut placée sous la protection de Mme Michèle Darde. Cette élégante parisienne de la bonne société devint sa marraine française. C'est elle qui lui a enseigné l'art de vivre à la française. Elle lui fit découvrir l'art, l'histoire et la littérature. Ensemble, elles lisaient "Le Petit Prince" et chantaient des comptines. 

Elle possédait également une magnifique ancienne vaisselle en porcelaine dont les motifs floraux ne manquèrent pas d’attirer l'œil de Monique. Ceux-ci inspirent encore aujourd'hui ses créations. Monique est éternellement reconnaissante à cette “marraine bonne fée” qui éduqua son regard à la beauté et au bon goût. 

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La photo ci-dessus montre l'un de nos modèles préférés, les smocks Jardin du Luxembourg, qui représente les vases floraux de notre jardin parisien favori.

C’est suite à ce séjour qu’elle tomba véritablement amoureuse de la culture française et de Paris. La famille retourna ensuite à Madagascar mais Monique garda précieusement dans son cœur tous les souvenirs vécus dans la capitale française et se promit d’y retourner.

Les études et premières expériences professionnelles de Monique

De retour à Madagascar, Monique termina sa scolarité dans une école catholique tenue par des religieuses à Antananarivo. Faisant abstraction de ses talents artistiques, ses parents l'encouragèrent fortement à entreprendre des études scientifiques. Elle suivit leurs conseils et partit s’instruire en France grâce à l’aide d’une bourse. Elle obtint son diplôme d'ingénieur avec succès ! Il y a cinq décennies, les femmes étaient si rares dans ce secteur qu'elle était presque considérée comme une extraterrestre. Dans sa promo elles n’étaient que quatre jeunes filles sur 80 étudiants, Monique faisait donc déjà figure d’exception.

Elle eut ensuite la chance d'effectuer deux stages au centre américain de la NASA de Madagascar. Attachée aux États-Unis depuis son enfance (à l'école, lorsqu'on lui demanda de sélectionner un pays, elle choisit immédiatement les US et se passionna pour sa culture, sa géographie et son histoire), elle espérait obtenir un poste, mais le destin en décida autrement: en raison de changements politiques, cela ne put se faire.

Cependant, elle a eu la chance, bien plus tard, à la fin des années 80, d'être invitée par le State Department américain à présenter son travail.

Charlotte sy Dimby classic chic smocked dress story behind the dress NYMonique in NY in the late 80s

Elle fut alors employée comme ingénieur en électronique dans une entreprise malgache qui assemblait des produits Sanyo. Mais la société eut des difficultés et elle fut licenciée. Peinant à trouver un emploi dans ce domaine, sans cesse discriminée en tant que femme et ayant l'impression d'avoir étudié pour rien, elle tomba en dépression.Pour lutter contre ce sentiment d'inutilité et de rejet, elle se tourna alors vers la créativité comme voie de secours.

Utilisant tous les outils, matières et objets à sa disposition, elle laissa libre cours à son imagination. Elle se mit à créer des poupées, à leur confectionner des vêtements, à peindre, à fabriquer des ceintures en macramé, à coudre des coussins, des sacs... Elle ouvrit une toute petite boutique à Antananarivo et organisa également des expositions pour montrer son travail. Comme disait son père, elle eut rapidement du succès avec ses "chiffons". Cette phase d'expérimentation créative fut très gratifiante et la conforta dans son choix d'une carrière artistique. Cela lui apporta une joie renouvelée et lui donna l'audace de poursuivre sa passion. Prouver au monde qu'une femme pouvait lancer sa propre entreprise devint dès lors un défi personnel à relever.

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Accomplir son rêve

A 27 ans, plus déterminée que jamais, elle frappa à toutes les portes pour lever des fonds afin de mettre sur pied son propre atelier et cela fonctionna ! Des Canadiens français de l'ACDI (Agence canadienne de développement international) acceptèrent de la soutenir financièrement. Elle créa sa propre entreprise qui produisait initialement tous types d'objets artisanaux exposés dans les salons français.

Elle décida ensuite de se spécialiser et de se consacrer exclusivement aux vêtements pour enfants. L'alliance d'un style parisien chic et d'un artisanat local malgache de qualité allait devenir sa marque de fabrique. Son objectif dès le départ était de mettre en valeur le savoir-faire de son pays et de lui permettre d'apporter beauté et joie au monde.

La société grandit très vite et atteint rapidement une taille industrielle. Elle comptait 3 sites et 1200 employés ! C'était comme un petit village avec des crèches pour les bébés, des garderies, des bus pour raccompagner les salariés à leur domicile, des cantines... C'était la première entreprise franche exportatrice française à Madagascar.

Pourtant, sa fierté n'était pas tant dans la taille de l'entreprise que dans celle de voir la joie rayonner sur les visages de ses apprentis lorsqu'ils découvraient leurs propres talents et capacité à fabriquer des vêtements dignes de “petites oeuvres d’art” une fois formés ! Prendre soin des autres, que ce soit en tant que grande sœur, maman, amie ou chef d’entreprise, fait véritablement partie de l’ADN de Monique.

Charlotte sy Dimby the story behind the brand

Les vêtements étaient confectionnés pour les meilleures marques européennes de vêtements pour enfants, telles que Bonpoint, Cyrillus et Jacadi. Tous tombèrent sous le charme de l’expertise en smocks et broderies malgaches qu'ils n'étaient pas en mesure de fabriquer eux-mêmes. Collaborer avec des équipes de stylistes très exigeantes a été une excellente formation pour Monique.

Cependant le rythme de travail était effréné et les quantités produites si importantes qu'au bout d'un certain temps, elle commença à se sentir déconnectée de la réalité et de son objectif initial, qui était et est toujours d'être utile par la beauté et de valoriser l'être humain. 

Puis en 1991, le pays tout entier fut alors confronté à une énorme crise et toute l'île fut en grève pendant plus de 10 mois. Cela mit fin à tous les partenariats et exportations.

Vintage smocked dress

Le choc fut terriblement brutal mais Monique ne voulut pas pour autant renoncer à son rêve ! Pendant treize ans, elle vendit ses robes sur les marchés de Paris, Versailles et ses environs. Travailler dehors toute la journée, sous la pluie et le froid en hiver, rouler sans cesse d'un endroit à l'autre tout en élevant trois enfants fut un défi du quotidien. Malgré les difficultés, elle était heureuse car elle possédait "le trésor du cœur" : la capacité de rendre les autres heureux. Grâce à ses robes, elle apportait de la joie aux mamans et aux petites filles. Voir les robes portées avec des sourires éclatants, puis transmises de sœur en sœur, lui remplissait le cœur !

Smocked dress

Monique à une foire de South Kensington London

Sa persévérance finit par porter ses fruits et elle pu enfin réaliser le rêve de sa vie : ouvrir sa propre boutique L'Île aux Fées au cœur de Paris en 2009.

Une rencontre écrite dans les étoiles

En 2016, elle a été rejointe par Sybille (Charlotte) qui a commencé comme stagiaire et n'est jamais repartie ! Sa rencontre avec Monique était inscrite dans les étoiles ! Elle a frappé à la porte de la boutique un beau jour d'été en demandant si l'entreprise cherchait des stagiaires. Elle a répondu : « Je ne sais pas faire grand-chose, mais je sais parler anglais ». Monique fermait la boutique pour repartir à Madagascar le lendemain. Si elle était venue plus tard, elles ne se seraient jamais rencontrées.

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Sybille a ainsi commencé en tant que stagiaire en 2016 et n'est jamais reparti ! Ce fut un véritable coup de foudre tant pour les robes que pour l'équipe. Au fil des années, la passion grandit et le lien avec Monique devient de plus en plus profond. Elle a pleinement adhéré à la vision et aux valeurs de Monique. Elle lui doit beaucoup, Monique lui a tout appris, non seulement sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel et humain.

Ensemble, elles se sentent profondément engagées à se dépasser pour partager bonheur et amour autour d'elles. Il ne s'agit pas seulement de jolies robes, il s'agit de répandre la joie d'un bout à l'autre, à la fois à l'équipe talentueuse de Madagascar, à tous nos partenaires et à chacun de ceux qui entrent dans notre monde, que ce soit virtuellement ou physiquement à la boutique. Nous sommes très petits, mais nous croyons que chaque petit geste compte et peut faire la différence !

Sybille, dont le surnom est devenu Charlotte grâce à la marque, se sent bénie au-delà des mots pour toutes les rencontres faites à travers le monde. Grâce à la marque, elle a rencontré les familles les plus inspirantes et a construit des amitiés incroyables. Elle a reçu tant d'amour et de gentillesse qu'elle s'efforce de donner en retour autant qu'elle le peut. Rendre les familles heureuses grâce à de magnifiques vêtements n'est qu'une partie de sa mission. Elle estime qu'il est de son devoir d'encourager les mamans, de souligner la beauté de la maternité, de soutenir les familles confrontées à des défis et, bien sûr, de participer au bien-être de l'équipe ! 

Elle s'est prise d'affection pour Madagascar, au point de s'y rendre chaque année et d'apprendre la langue.

Aujourd'hui, Monique passe le plus clair de son temps à l'atelier de Madagascar pour son plus grand bonheur tandis que Sybille s’occupe de la boutique et du e-shop. Monique continue à sélectionner elle-même chaque tissu, à dessiner chaque collection, à former l'équipe et à transmettre son savoir-faire. 

Et bien sûr, elle adore retourner à Paris pour y trouver une inspiration renouvelée et passer du temps avec ses enfants et petits enfants. Quelle joie de voir ses petites princesses dans ses propres créations. Ayant les deux nationalités, elle se sent pleinement chez elle dans les deux pays.

Making of design process behind the scenes

Trois des expériences les plus marquantes de sa carrière

Dans les années 90, Monique a été invitée à participer à l'exposition du Palais Galliera (musée de la mode de Paris) consacrée à la mode enfantine. Pour l'occasion, elle créa deux robes : l'une avec les notes de musique de Summer Time et l'autre avec des broderies représentant Central Park à New York.

Une autre expérience incroyable a été de travailler pour Baby Dior. La maison de couture de luxe lui demanda à de concevoir une barboteuse blanche à jambes longues pour une collection spéciale. 

Un autre moment fort a eu lieu en 2016. Dans le cadre d'une collaboration avec une marque espagnole basée au Royaume-Uni, il nous fut demandé de créer une collection de robes à smocks. L'une d'entre elles, une robe classique bleu lavande à col claudine et manches ballons avec des smocks corail, fut offerte par notre partenaire à la princesse Charlotte, membre de la famille royale britannique. À notre grande surprise, la robe que nous avions imaginée et confectionnée avec amour, de la première à la dernière couture, a été portée par la princesse lors d'un voyage officiel au Canada dans le cadre d'une tournée royale. Nous n'aurions pas pu être plus honorés!

Princess Charlotte smocked dress

Cette robe fait partie de nos iconiques et est disponible sur notre e-shop

Défis à relever

Malgré ses innombrables trésors, Madagascar est un pays où il est très difficile de travailler. Il est essentiel de mettre en valeur l'artisanat exceptionnel du pays, mais il est d'autant plus important de veiller au bien-être de ses habitants. Loin de nous l'idée d'agir à l'échelle nationale, mais prendre soin de tous les membres de notre équipe et de leurs familles est notre plus grande mission. Cela va au-delà des bonnes conditions de travail et inclut la prise en charge de leur santé, de leur sécurité, de l'éducation de leurs enfants et de l'indépendance des femmes.

Handmade embroideries

Un autre de nos objectifs est de passer à l'énergie solaire afin d'être totalement indépendant et plus respectueux de l'environnement. Et bien sûr, maintenir le savoir-faire des smocks en vie !Seuls, nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais ensemble, nous pouvons faire beaucoup ! Jusqu'à présent, nous avons fait des rencontres incroyables sur notre chemin ! Nous avons beaucoup d'espoir dans l'avenir et de confiance dans le voyage.

Sibling matching smocked dresses

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1 commentaire


  • Anne Bloom

    What a beautiful beautiful story! Your beautiful dresses (and boys suits) definitely reflect your story.


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